Ma démarche
La Voix du Nord du Mercredi 16 mai 2007
Trois peintres à découvrir au Bec à Plumes, à Moulins
"Christian Brown, qui est le troisième artiste de cette exposition, travaille plutôt l'abstrait, tout en recherchant des effets colorés. Par le choix de ses couleurs, il provoque une sensation de profondeur et de relief. Le regard court sur la toile comme une bille de flipper et, de formes en points, pénètre au plus profond de ses toiles. Chacun trouvant ce qu'il y recherche, la peinture de Christian Brown est très intellectualisée mais peut s'appréhender de façon progressive. Certaines de ses peintures sont élémentaires, à base de quelques couleurs en à-plat, facilement abordables, alors que d'autres sont plus exigeantes, car plus sophistiquées, avec parfois douze couches d'acrylique variées. Selon l'éclairage du moment, ces peintures seront plus ou moins estompées. Psychologue du travail dans sa vie professionnelle, Christian Brown a suivi des cours de figuratif pendant plusieurs années où il a appris le mariage et la profondeur des couleurs avant de se lancer dans l'abstrait, en essayant d'innover grâce à sa maîtrise de la technique. Il conçoit ainsi, entre autres, de la peinture suspendue, c'est-à-dire qu'il montre l'envers de la peinture obtenu en travaillant sur un support non adhérent. Le résultat, en petit format collé sur acrylique, montre ainsi le revers d'un tableau et ce concept intéressant mérite d'être creusé." A. S. (CLP)
Exposition visible jusqu'au 7 juin, au Bec à plumes, 14 bis, rue Philippe-de-Comines.
Trois peintres à découvrir au Bec à Plumes, à Moulins
"Christian Brown, qui est le troisième artiste de cette exposition, travaille plutôt l'abstrait, tout en recherchant des effets colorés. Par le choix de ses couleurs, il provoque une sensation de profondeur et de relief. Le regard court sur la toile comme une bille de flipper et, de formes en points, pénètre au plus profond de ses toiles. Chacun trouvant ce qu'il y recherche, la peinture de Christian Brown est très intellectualisée mais peut s'appréhender de façon progressive. Certaines de ses peintures sont élémentaires, à base de quelques couleurs en à-plat, facilement abordables, alors que d'autres sont plus exigeantes, car plus sophistiquées, avec parfois douze couches d'acrylique variées. Selon l'éclairage du moment, ces peintures seront plus ou moins estompées. Psychologue du travail dans sa vie professionnelle, Christian Brown a suivi des cours de figuratif pendant plusieurs années où il a appris le mariage et la profondeur des couleurs avant de se lancer dans l'abstrait, en essayant d'innover grâce à sa maîtrise de la technique. Il conçoit ainsi, entre autres, de la peinture suspendue, c'est-à-dire qu'il montre l'envers de la peinture obtenu en travaillant sur un support non adhérent. Le résultat, en petit format collé sur acrylique, montre ainsi le revers d'un tableau et ce concept intéressant mérite d'être creusé." A. S. (CLP)
Exposition visible jusqu'au 7 juin, au Bec à plumes, 14 bis, rue Philippe-de-Comines.
J'ai appris le dessin et la peinture avec Stevan Veljkovic, peintre à Lille. Ma formation est classique et je n'ai opté pour la peinture abstraite que plus tard.
Contrairement à ce qu'on peut croire, la peinture abtstraite requiert les mêmes connaissances techniques que la peinture figurative, de façon un peu similaire à l'idée qu'une formation de danse classique pose les bases utiles aux techniques de danse des ballets modernes.
Ma peinture est d'abord une peinture de mouvement, avec des tableaux exécutés frais sur frais (c'est-à-dire à chaque fois que possible sans sèchage entre les couches superposées) et une recherche systématique des contrastes les plus harmonieux (de mon point de vue). Ces tableaux offrent une relation directe avec les 4 éléments : l'eau, la terre, le feu et l'air et tentent d'en montrer les harmonies spécifiques. le mouvement aquatique n'est pas le mouvement aérien, et le poids de la terre lui donne un mouvement moins fougeux que celui du feu.
Je cherche également les effets qui donneront l'impression que la forme se détache du support comme si la peinture était suspendue à 10 cm de la toile. Ce phénomène peut être accentué par de la matière (du sable, par exemple). J'ai donc eu l'idée de réaliser des peintures sans support (sans toile ni papier ni carton) ; pour cela, mes peintures suspendues sont d'abord réalisées sur un suppport non adhérant puis séparées de ce support pour être placées sous plexiglass. La face montrée est la face cachée de la peinture car je cherche à montrer ce qui est caché derrière la peinture, sur la face habituellement collée à la toile.
Mais le mouvement induit la forme. Pour pousser les logiques d'abstraction, il faut que la forme disparaisse alors même que la personne qui regarde continue de voir quelque chose. Ce quelque chose n'est pas une forme ou un objet reconnaissable mais autre chose ; cet autre chose est le support d'évocations : selon que l'on est plus ou moins rationnel, on y verra plutôt des objets, des scénes de la vie, des paysages ou la peinture évoquera des impressions, des sentiments, plus simplement des émotions. Techniquement, mon choix est de réaliser une peinture pointilliste qu'on pourrait rapprocher de la peinture impressionnsite, somme toute une peinture abstraite impressionniste. ces peintures sont tantôt statiques tantôt dynamiques, certaines donnent même une impression de vitesse.
Ces peintures offrent peu de repères ou d'ancrage (c'est d'une certaine façon une anti-composition) et le regard se perd dans les nuances et la profondeur de la toile ; elles constituent un support pour la contemplation et sont propices pour faire le vide en soi. Pour ceux que le vide inquiète, je réalise également des peintures abstraites pointillistes très proches mais comportant une part d'organisation interne visible souvent évocatrices des vieux murs décrépis qui ont dans le passé de chacun d'entre nous emporté nos pensées et nos secrets. Ces peintures sont proposées aux rêveurs qui souhaitent s'abstraire du temps qui passe. L'apparence de briques est là pour guider le regard, éviter qu'il ne se perde. Plus sophistiquées, certaines trames évoquent la vie urbaine, son organisation en multiples réseaux superposés.
Enfin, je réalise des peintures acryliques façon aquarelle, cette technique autorise une souplesse nettement plus importante pour le travail de la matière ; ces peintures évoquent des mondes dont on se demande s'ils existent (série "ce monde existe-t-il ?) : cette technique permettrait-elle de se libérer du travail de la matière ?
J'ai ponctuellement proposé un travail sur la base de sacs en plastique : le sac en plastique a vécu dans notre société où il a laissé des traces et dont il garde les traces : cela donne des tableaux en technique mixte sac en plastique et acrylique sur toile - ce travail a été primé en 2006 à Lille.
En 2007, j'ai proposé un autre travail en technique mixte : peinture acrylique sur toile (dessous) et sur plexiglass (dessus). La peinture sur le plexi laisse entrevoir ce qui est caché derrière : la peinture sur la toile... primé également.
... des choses plus simples... ou plus compliquées...
Après 3 ans d'absence, je reviens en 2014 avec des miniatures abstraites
Dans le prolongement de la tradition des peintres miniaturistes des 17ème et 18ème siècle, je réalise des tableaux abstraits qu'on pourra - si on le souhaite - emporter avec soi où qu'on aille. Le support plastique ou acrylique, de 6 à 6 cm, permet un travail subtil qu'on pourra regarder avec une loupe pour les détails.
Ma peinture est d'abord une peinture de mouvement, avec des tableaux exécutés frais sur frais (c'est-à-dire à chaque fois que possible sans sèchage entre les couches superposées) et une recherche systématique des contrastes les plus harmonieux (de mon point de vue). Ces tableaux offrent une relation directe avec les 4 éléments : l'eau, la terre, le feu et l'air et tentent d'en montrer les harmonies spécifiques. le mouvement aquatique n'est pas le mouvement aérien, et le poids de la terre lui donne un mouvement moins fougeux que celui du feu.
Je cherche également les effets qui donneront l'impression que la forme se détache du support comme si la peinture était suspendue à 10 cm de la toile. Ce phénomène peut être accentué par de la matière (du sable, par exemple). J'ai donc eu l'idée de réaliser des peintures sans support (sans toile ni papier ni carton) ; pour cela, mes peintures suspendues sont d'abord réalisées sur un suppport non adhérant puis séparées de ce support pour être placées sous plexiglass. La face montrée est la face cachée de la peinture car je cherche à montrer ce qui est caché derrière la peinture, sur la face habituellement collée à la toile.
Mais le mouvement induit la forme. Pour pousser les logiques d'abstraction, il faut que la forme disparaisse alors même que la personne qui regarde continue de voir quelque chose. Ce quelque chose n'est pas une forme ou un objet reconnaissable mais autre chose ; cet autre chose est le support d'évocations : selon que l'on est plus ou moins rationnel, on y verra plutôt des objets, des scénes de la vie, des paysages ou la peinture évoquera des impressions, des sentiments, plus simplement des émotions. Techniquement, mon choix est de réaliser une peinture pointilliste qu'on pourrait rapprocher de la peinture impressionnsite, somme toute une peinture abstraite impressionniste. ces peintures sont tantôt statiques tantôt dynamiques, certaines donnent même une impression de vitesse.
Ces peintures offrent peu de repères ou d'ancrage (c'est d'une certaine façon une anti-composition) et le regard se perd dans les nuances et la profondeur de la toile ; elles constituent un support pour la contemplation et sont propices pour faire le vide en soi. Pour ceux que le vide inquiète, je réalise également des peintures abstraites pointillistes très proches mais comportant une part d'organisation interne visible souvent évocatrices des vieux murs décrépis qui ont dans le passé de chacun d'entre nous emporté nos pensées et nos secrets. Ces peintures sont proposées aux rêveurs qui souhaitent s'abstraire du temps qui passe. L'apparence de briques est là pour guider le regard, éviter qu'il ne se perde. Plus sophistiquées, certaines trames évoquent la vie urbaine, son organisation en multiples réseaux superposés.
Enfin, je réalise des peintures acryliques façon aquarelle, cette technique autorise une souplesse nettement plus importante pour le travail de la matière ; ces peintures évoquent des mondes dont on se demande s'ils existent (série "ce monde existe-t-il ?) : cette technique permettrait-elle de se libérer du travail de la matière ?
J'ai ponctuellement proposé un travail sur la base de sacs en plastique : le sac en plastique a vécu dans notre société où il a laissé des traces et dont il garde les traces : cela donne des tableaux en technique mixte sac en plastique et acrylique sur toile - ce travail a été primé en 2006 à Lille.
En 2007, j'ai proposé un autre travail en technique mixte : peinture acrylique sur toile (dessous) et sur plexiglass (dessus). La peinture sur le plexi laisse entrevoir ce qui est caché derrière : la peinture sur la toile... primé également.
... des choses plus simples... ou plus compliquées...
Après 3 ans d'absence, je reviens en 2014 avec des miniatures abstraites
Dans le prolongement de la tradition des peintres miniaturistes des 17ème et 18ème siècle, je réalise des tableaux abstraits qu'on pourra - si on le souhaite - emporter avec soi où qu'on aille. Le support plastique ou acrylique, de 6 à 6 cm, permet un travail subtil qu'on pourra regarder avec une loupe pour les détails.